L’être humain est très fort pour trouver des solutions à ses problèmes. L’instinct de survie est tel que pour éviter de souffrir des situations de la vie quotidienne il est capable de trouver de multiples comportements de substitution qui vont lui permettre de compenser de ce qu’il subit.
Au départ c’est donc de la pure survie. J’ai froid, je compense en frissonnant pour produire de la chaleur, puis en me couvrant plus. La recherche est toujours la même : un équilibre vital.
Mais ces mécanismes de compensations peuvent aussi devenir des comportements destructeurs quand ils sont utilisés de manière trop répétée et non appropriée.
Fumer par exemple. Au départ quand il s’agit d’adolescent c’est souvent une manière d’être. Un moyen de s’affirmer en tant qu’individu qui grandit et appartient à un groupe. Malheureusement ça devient très vite un besoin dont on a du mal à se débarrasser.
Un autre comportement souvent observé dans nos sociétés : l’excès de nourriture. Je mange pour compenser d’un manque. Je remplis de mon estomac en espérant un réconfort. Sauf que très rapidement ça devient une habitude et au-delà un problème comme l’atteste la généralisation des troubles alimentaires.
On peut aussi boire pour compenser. Le mécanisme est le même : ça permet d’oublier et de se faire croire. Le résultat aussi est le même : il n’y a qu’un réconfort très passager et les dommages collatéraux peuvent être nombreux.
Bien d’autres mécanismes de compensation peuvent être listés, ils varient selon les individus et peuvent même être cumulés comme le tabac et l’alcool par exemple. Certains peuvent se réfugier dans le jeu ou les univers virtuels, dans le travail, dans l’activité sexuelle, dans la violence, dans la maladie… ou ce qui amène assez souvent à la pathologie dans le rêve de sa propre vie.
Et puis il y a un dernier mode de compensation qui me parait extraordinairement répandu et très peu considéré comme nocif : la compulsion d’achats. Les soldes vont arriver et malgré les dépenses de Noël on va voir comme chaque année les gens se précipiter à l’ouverture du magasin pour acheter. D’un besoin simple, l’achat est devenu un loisir, un mode de vie et également un moyen de compenser des difficultés. Je vais me réconforter en faisant les magasins et en achetant des produits dont j’ai envie. On a créé le besoin de consommer pour « être » et pour « aller bien » avec en plus toute une mondialisation de ce besoin et une intégration sociale évidente. Je consomme donc je suis. Mais là également il n’y a qu’un réconfort passager à trouver.
Ce n’est pas une fatalité.
Il est possible de se libérer de ces mécanismes. La première étape est déjà d’en prendre conscience sans se réfugier dans le dénie. Alors on peut travailler sur ces compulsions : s’appliquer à les observer, à les analyser, à en trouver les causes. Qu’est-ce qu’on cherche à compenser et comment. Une forme de voyage intérieur. Une recherche en soi avant de pouvoir contourner ces comportements et retrouver une réelle liberté d’action.
Un vrai travail qu’on peut entamer à tout âge.