Halloween commence par la décoration des maisons et les expositions de citrouilles. On voit surgir des toiles d’araignées, des cercueils et autres monstres divers et variés à tous les coins de rue. Tous les commerces, bars, restaurants, et même écoles travaillent autour de ce thème toute la semaine qui précède et chacun part à la recherche du déguisement qu’il portera le jour J. Et puis partout il est possible d’acheter de grands paquets de bonbons. Tous les programmes télé se dressent de rouge et noir et les séries diffusent leurs épisodes dédiés à l'halloween. La fête se prépare.

Les derniers jours d'octobre on commence à voir des sorcières prendre le métro. Les adultes sont conviés à des soirées à thèmes et dans certaines entreprises on travaille habillés pour l’occasion.

Le 31 est le jour des enfants. Ils circulent par grappes, les parents suivant de loin. Dans l’après-midi déjà certains font le tour des commerces où tout est prévu pour les accueillir. Puis c’est chez les particuliers que les petits en habits vont faire la collecte. Seules les maisons décorées sont visitées.

De mon côté j’aimais observer la rue en ce soir particulier. Mes voisins d’en face mettaient une application toute particulière à décorer leur maison et leur jardin. Dès le début d’après midi ils se déguisaient eux aussi et attendaient que les petits viennent frapper à leur porte pour les accueillir et leur offrir des friandises. C’était un jour qu’ils devaient particulièrement apprécier : pour des retraités la chance d'un contact valorisant avec des enfants

Pour les enfants cette excursion était souvent une première prise d’autonomie. Même s’ils étaient très encadrés et que la police veillait au grain, ils se retrouvaient seuls à déambuler dans les rues de la ville qui leur étaient tout particulièrement réservées. Et puis pour beaucoup c’était aussi l’occasion de parler avec d’autres adultes qu’à l’habitude et de le faire avec un résultat plus qu’agréable. Un premier contact en société, une entrée dans un monde d'échange avec l'autre.

Pour moi cette tradition représente donc réellement quelque chose. C’est un souvenir de ma vie nord américaine et une fête que j’ai pu vivre au plus profond de ce qu’elle est. Visiblement en France la greffe n’a pas prise. Peut être que ça viendra. Peut être aussi que finalement les traditions culturelles ne sont pas des produits qui s’exportent si facilement même en ces temps de mondialisation. L’avenir le dira.