Je continue la série découvert du Québec et du Canada avec un temps important pour le pays : la saison des sucres.
C'est ainsi qu'on nomme les quelques semaines qui vont permettre aux acériculteurs de récolter l'eau d'érable qui va donner le célèbre sirop. Il faut savoir que le Québec produit pas loin de 75 % de la production mondiale de sirop d'érable. Ce qui veut dire que cette saison est particulièrement importante. Et en ce début mars elle a commencé. En effet il faut pour que l'eau coule des arbres que les nuits soient fraiches avec des températures inférieures à zéro, et que les journées permettent un dégel. En se dilatant, le bois permet alors à l'eau contenue dans l'arbre de circuler, et dans les érablières on entaille les arbres pour récupérer le précieux liquide. Le gout sucré vient des réserves d'amidon que l'érable a constitué pendant l'été et qui se diluent sous forme de saccharose. Le sirop est obtenu à partir de l'évaporation de l'eau d'érable, ce qui concentre le sucre.
Mais en dehors de l'explication technique, cette saison marque aussi la fin de l'hiver, l'arrivée du printemps et le folklore de la cabane à sucre. Malheureusement les touristes s'y précipitent toute l'année, ça fait partie du circuit classique quelque soit la saison. Pour les québécois c'est en mars ou avril qu'il faut aller faire un tour à la cabane à sucre. Une journée très riche à plein de niveaux. Déjà pour l'estomac. Une orgie de sucre car tout est cuisiné à base de sirop d'érable : oeufs, pommes de terre, fèves au lard et oreilles de crisse... Le tout se fait dans une cabane aménagée au coeur de l'érablière avec la musique traditionnelle au violon et à la cuillère. Heureusement pour l'estomac qui peut mettre plusieurs jours à s'en remettre on prévoit toujours une petite balade dans la neige sous le soleil printanier. Mais la journée ne s'achève pas sans la fameuse tire d'érable : une sucette de sirop d'érable faite main à partir d'un bâton de bois et de sirop disposé sur la neige pour solidifier. Je vous le conseille, un dernier shoot de sucre.
Alors je vous souhaite à tous d'essayer le folklore de la cabane à sucre, de préférence à la saison des sucres pour éviter de passer pour des touristes de base et partager la fête avec des québécois.