Le Blog de Stéphanie Schmitt, Partenaire de Réussite

Pourquoi sommes nous amenés à mentir ? Est-ce qu'un mensonge peut être une bonne chose ? A quoi nous sert de mentir ? De nombreuses questions sur lesquelles j'ai décidé de me pencher en quelques lignes. Comportements et analyse, tout ce que j'aime. 

Pour débuter une expérience avec des enfants pour comprendre l'apparition du mensonge. La même situation. Un enfant qu'on mène dans une salle où se trouve également un gâteau au chocolat. On lui demande de ne pas y toucher. L'enfant ne sait pas qu'il est filmé et l'adulte s'éclipse. Évidemment peu de bambins résistent. Simplement les plus jeunes, vers 3 ans, ne mentent pas et avouent avoir gouté au gâteau. Un enfant plus âgé va lui choisir le mensonge.

Mais qu'est-ce qui fait qu'on va choisir le mensonge? C'est toujours la même chose : le bénéfice immédiat du comportement. On préfère dire aux gens ce qu'ils veulent entendre que la vérité. Peut être une recherche d'être apprécié. Mais aussi souvent une manière de dissimuler un comportement qui ne nous met pas en valeur ou qu'on va interpréter comme peu flatteur. Correspondre à l'attente des gens ou plutôt à l'idée qu'on s'en fait. 

Ce qui m'a plus surpris c'est que le comportement qu'on peut facilement comprendre chez un enfant pris en train de gouter un gâteau soit toujours présent chez un adulte responsable. Et c'est là que je me pose des questions sur les raisons profondes. "Notre intervenant ne pourra pas être là car il est en déplacement à l'autre bout du monde et du coup la réunion sera reprogrammée plus tard dans l'année". Un exemple récent. L'intervenant en fait a changé de travail et ne se sent plus la meilleure personne pour intervenir sur le sujet. Aucune autre réunion n'est prévue. C'est de le savoir qui m'a fait m'interroger. A quoi sert de mentir ? Là est la question. 

La personne qui a utilisé "ces effets d'annonce" me paraissait tout à fait à l'aise dans son rôle. Alors pourquoi ce besoin de travestir la réalité. Première possibilité : un sentiment de ne pas avoir bien suivi l'affaire, de na pas avoir réussi à organiser la réunion annoncée. Du coup c'est mieux de la présenter impossible pour des raisons extérieures et exotiques. Mais pourquoi ne pas dire la vérité ? Aussi parce qu'intervient un autre facteur : la volonté de répondre aux attentes des gens auxquels on s'adresse. Mais là il y a interprétation. En fait le mensonge est une manière de fuite de la réalité, une façon de la changer pour y avoir un meilleur rôle. Mais il implique également d'interpréter ce que les autres attendent de nous : leur dire ce qu'on pense qu'ils souhaitent entendre ou ce qu'on pense qui nous donnera une bonne image. Et là on arrive à une autre réalité du mensonge : la volonté de plaire, la volonté de correspondre à un modèle qu'on a définit soit même. La peur de décevoir les autres en plus d'accepter ses propres difficultés ou faiblesses. 

Mais le problème c'est toujours ... les conséquences. C'est à la fois le problème et la solution. Si les conséquences sont néfastes, le mensonge risque de ne plus être une solution. Dans le cas de l'annonce de la réunion annulée j'ai personnellement était choquée car je faisais confiance à la personne qui s'exprimait. Cette confiance s'est évanouie. Je sais qu'il fera passer son intérêt de paraitre au dessus de la justesse des informations. Ce n'est pas très grave, mais c'est une information qui est acquise et du coup j'aurai toujours des doutes. Et voilà une des conséquences négatives du mensonge : la fin de la confiance. Avec le fait de se faire prendre c'est une des raisons qui peut faire évoluer un comportement. Si les bénéfices ne sont plus présents on peut être amené à changer de fonctionnement. C'est la base.

Mais y a-t-il des moments où le mensonge peut être une bonne chose ? C'est la question suivante que je me suis posée. En gros qu'est-ce qui pourrait justifier de mentir ? Est-ce qu'il y a des bons mensonges ? Finalement ... je crois que oui.

Mais dans ce cas comment faire la différence ? En fait je crois qu'on le sait en soi. Ce qui me paraitrait un mensonge positif : tout simplement un mensonge pour éviter de faire du mal, un mensonge pour le bien de l'autre et non centré sur notre bénéfice personnel. Alors là aussi il y a préméditation des réactions de l'autre. C'est malheureusement le cas. Mais je pense à un cas en particulier où pour moi dire la vérité quant à une décision ferait beaucoup de mal à la personne concernée et ne lui permettrait pas d'avancer. C'est assez rare, mais dans ce cas, alors que j'aimerais plutôt en parler, j'ai pris l'option de mentir par omission pour éviter de faire du mal. Je ne suis pas encore sure du bien fondé, mais c'est la décision que j'ai prise sachant bien toutes les incidences négatives sur l'autre. Par contre mentir pour dissimuler une faiblesse, mentir pour agrémenter la vérité de manière égoïste, mentir pour soi me semble une mauvaise voie. Car on sait très bien qu'on ment et mine de rien ça reste et ça nous suit. Et là il y a une raison d'évoluer dans le comportement : éviter de se faire du mal à soi-même, être au lieu de chercher à paraitre. 

Alors est-ce que le mensonge est une solution ? Doit-on utiliser le mensonge ? Est-ce que modifier la réalité est une bonne chose ? A chacun de voir et de décider où placer le curseur. Mais à chacun d'en vivre aussi les conséquences. Peut être que la première chose c'est de s'interroger sur la questions et d'être conscient de ses propres comportements. Un bon moyen d'être responsable et d'avancer.  

 

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